« C’est une très bonne nouvelle » souffle Jean-Paul Grumetz, conférencier spécialiste de l’empire Saint-Frères, qui par le biais de son association Mérites (Mémoire et recherche à propos des industries textiles), créée en 1995, milite pour la requalification du patrimoine industriel de la famille Saint.
Cette décision intervient in extremis avant un changement d’exécutif à la tête de la Région. Pourtant, le conseil régional s’est rendu propriétaire de la friche dès 2007. Et avait bâti à l’époque un projet très ambitieux. Trop même, juge Liliane Marissal, directrice générale adjointe des services à la Région. « Lors du concours de maître d’œuvre, le jury avait choisi un projet qui semblait irréalisable, car trop global. On a repris le projet pour le rendre plus raisonnable », indique-t-elle avant d’évoquer un phasage des travaux de requalification en plusieurs tranches.
La première, celle qui débutera en 2016, budgétée à hauteur de 4,7 millions d’euros, fera du bâtiment situé côté rue, en haut de la côte, le fameux centre d’interprétation. « On va s’inspirer de ce que l’on a réalisé à la sucrerie de Francières dans l’Oise pour, à la fois, raconter l’histoire de cette industrie et ouvrir ensuite sur de nouvelles technologies », détaille Mme Marissal.
850 m² de friche à requalifier pour 2018.
Ainsi, on peut imaginer que l’intérieur de la friche pour laquelle un million d’euros a déjà été déboursé par le conseil régional pour sa préservation (avec la réfection de la toiture notamment), propose plusieurs niveaux de lecture pour le grand public. Il y sera question de mémoire avec – pourquoi pas — une exposition permanente sur le savoir-faire textile de la vallée de la Nièvre, évoquant aussi le paternalisme chrétien qui a fait la renommée des frères Saint. « Mais il ne faut pas se focaliser sur le passé », implore M. Grumetz, pour qui ce centre devra aussi parler des nouvelles fibres techniques qui font aujourd’hui la richesse de l’industrie du tissu.
Les études de maîtrise d’œuvre qui vont débuter dans quelques mois devraient donc déboucher sur un dépôt de permis de construire en septembre 2016. Le terrain de jeu est énorme : 850 m² de friche à requalifier pour 2018.
En attendant une autre phase, qui sera soumise au bon vouloir du nouvel exécutif. Le projet initial prévoit de requalifier l’extension arrière des bâtiments Saint-Frères, en un lieu d’accueil et de démonstration pour des artisans et les métiers du spectacle.