MADE IN FRANCE, De la production à la diffusion, le papier peint aujourd’hui en France
Domaines
Arts décoratifs
Le papier peint sort aujourd’hui d’un long purgatoire… Après la mode des années 1970, il subit ensuite un lent déclin. La plupart des fabricants français de papier peint ferment leurs portes dans les années 2000. Cependant, la situation du papier peint évolue considérablement depuis quelques années. Il redevient à la mode, les éditeurs font confiance à la créativité de designers, d’artistes, de photographes, qui l’utilisent comme support d’expression. On ne craint plus le motif ni la couleur, le papier peint permet de personnaliser son intérieur par la pose d’un lé unique ou d’un panoramique sur un seul mur. Les responsables de lieux publics, hôtels, restaurants, boutiques, banques ou bureaux d’études choisissent un motif fort pour donner une identité à leurs espaces. La possibilité qu’offrent les éditeurs de retravailler le modèle choisi en termes de détail, de coloration ou de dimensions permet de garantir son exclusivité. Par ailleurs, l’apparition de l’impression numérique facilite considérablement la production à partir de n’importe quel fichier en haute définition. Les émissions télévisées consacrées à l’univers de la maison se multiplient, les magazines de décoration voient leurs ventes décoller. Ces medias suivent les modes mais font aussi office de prescripteur, imposant des tendances et des marques. Cette exposition présente 34 entreprises œuvrant en France dans le domaine du papier peint, dont un échantillonneur, qui fabrique les albums et catalogues de vente. Certaines maisons d’édition sont l’emblème du luxe à la française. D’autres sont des start-up apparues sur le marché depuis quelques années, qui misent sur le développement du numérique. Les artisans d’art connaissent depuis quelques années une reconnaissance accrue grâce à la médiatisation de leur savoir-faire et l’obtention de labels. La vente s’opère encore dans quelques boutiques de décoration, dans les grandes enseignes de bricolage ou de revêtements muraux, mais de plus en plus également sur internet, sur les sites des entreprises ou ceux de sociétés proposant des objets et décors design. Les jeunes entrepreneurs, réceptifs aux attentes des consommateurs, savent orchestrer leur publicité sur les réseaux sociaux. Ils alimentent souvent un blog personnel avec des liens vers les sites de « tendanceurs », qui permet à la fois d’informer et de progresser dans le référencement des moteurs de recherche. La maîtrise des outils de communication est aujourd’hui aussi importante que l’abondance et la créativité dans l’offre de motifs. Commissariat : Isabelle Dubois-Brinkmann, conservateur en chef du patrimoine